Jeudi 20 janvier : accueil des reliques à l'écoles Ste Thérèse et au Collège Ste Anne

    Ce jeudi nous fut donné l'occasion de redécouvrir une réalité de l'identité et de la vie de Bernadette  : elle fut une grande soeur,  s'occupant de ses petits frères et soeur pour seconder sa maman. Elle fut même un "babby-sitteuse" ou "jeune fille au pair", à Bartrès notamment, en s'occupant des enfants des autres. Et comment ne pas discerner le fruit de son intercession de sœur ainée, dans la ferveur des écoliers et collégiens venus prier devant le reliquaire ! 

  

Celui-ci avait été déposé dans une salle mitoyenne des deux établissements, transformée pour l'occasion en chapelle. Les statues de Ste Anne et Ste Thérèse, patronnes du collège et de l'école avaient été déplacées là, pour constituer avec Ste Bernadette, une litanie des saints propre à stimuler la prière et à intercéder pour tous les élèves, leurs familles, les enseignants et l'ensemble du personnel. 


    Dans les jours qui ont précédés, quelques heures de cours ou de "vie de classe" furent consacrées à faire redécouvrir la vie et le message de Bernadette aux élèves, ainsi qu'à la préparation de cette journée. Grâce aux enseignants, mais aussi aux parents d'élèves et à quelques catéchistes, des documents pédagogiques adaptés à chaque âge ont été réalisés. Tous furent ainsi bien préparés et disposés à profiter pleinement de cet évènement.  Toute la journée (déclarée "journée sans devoirs" pour laisser le temps de la prière), des groupes d'élèves, mais aussi des parents venus se recueillir en famille, se sont succédés pour maintenir une veille de prière. 


Jeudi 20 janvier - septième jour de la mission et sixième jour de la neuvaine : Sainte Bernadette, célébrité internationale

        Le 24 septembre 1858, Achille Fould, ministre d'État, arrive à Lourdes. Les autorités locales en déduisent que la grotte ne constitue pas une menace aux yeux de l'empereur. Le 5 octobre 1858, elles donnent l'ordre de la rouvrir définitivement. Dans un contexte post-révolutionnaire de vives polémiques sur les questions religieuses et, quelques années après les apparitions mariales de la rue du Bac et de La Salette, celles de Lourdes suscitent un engouement populaire important et croissant. La presse nationale commence à s'y intéresser, durant l'été 1858, notamment avec la publication, par Louis Veuillot, d'un article très remarqué dans L’Univers. Le préfet de Tarbes, suivant les consignes du ministère des cultes, maintient une interdiction d'accès à la grotte jusqu'en octobre 1858, tandis qu'une commission d’enquête, mise en place par l'évêque de Tarbes, en juillet 1858, se prononce en faveur de ces apparitions en 1862. L’aménagement de la grotte et la construction d’une basilique sur le rocher qui la surplombe commencent alors. En l'espace de quelques mois, Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans, était devenue une célébrité internationale, tandis que la vie dans cette bourgade des Pyrénées commençait à être transformée par l'affluence de pèlerins, de curieux et de journalistes.

    Prière

        Pour mettre dans tes pas, mes pas trop hésitants, s’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots ! Ils sont pour moi symbole de bon sens, d’esprit d'humilité et de simplicité. Et tu sais bien, hélas, que tout cela me manque. S’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots ! Tu allais ramasser le bois qui fait la flamme et réunit les hommes en les réconfortant, pour que je puisse aussi réchauffer ceux qui ont froid et éclairer ceux qui ont besoin d'un sourire. S’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots. Peut-être tes sabots seront-ils trop petits pour moi. Ce sera très bien ainsi ! Cela me rappellera que je suis limité, que je ne connais pas tout, que je peux tomber et me relever. S’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots. Pour aller vers Marie avec plus de confiance, pour découvrir l'eau vive offerte aux assoiffés, pour accueillir le Pain que Dieu nous donne. S’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots, pour monter vers le Père qui m’attend et qui m’aime, pour marcher sur la route avec mes joies et mes peines, pour entrer dans la fête tout au bout du chemin, tout en te demandant de me donner la main, s’il te plaît Bernadette, donne-moi tes sabots ! Amen.

Notre Père, 10 x Je vous salue Marie, Gloire au Père.

Mission paroissiale, guérison et pardon ?

         


Au cours de cette mission paroissiale Notre Dame de Lourdes, nous avons célébré le sacrement des malades, qu'une vingtaine de personnes on reçu, et nous allons vivre aussi une veillée de "louanges et de guérisons". Or, à Massabielle, la Vierge-Marie n'a jamais parlé de guérison. Il semble aussi que  Bernadette, malgré son asthme et plus tard, sa tuberculose, n'a jamais demandé sa propre guérison ! Pourtant, il y en a eu, dès que la source fut mise à jour. Et la dévotion populaire des foules ne s'y est pas trompée, puisque très vite, avant même la fin des apparitions, les gens venaient à la fontaine, puiser de l'eau et même l'embouteiller pour la porter à d'autres. Alors que dire que penser à ce sujet ?

    Pour chacune de ces deux célébrations, telle qu'elles ont été prévue dans nos paroisses, le texte de référence est le même. Il s'agit de la guérison du paralytique que l'on fait passer par le toit pour le poser aux pieds de Jésus. Il convient peut-être de le relire, dans l'Evangile selon St Marc, au chapitre 2, versets 1 à 12.

    Tout d'abord, remarquons que la guérisons est le signe visible dune réalité plus profonde et invisible : le pardon des péchés. C'est cela qui semblait urgent, nécessaire et prioritaire à Jésus : offrir à cet homme le pardon de Dieu. La guérison physique n'intervient que dans un second temps, pour répondre à l'incrédulité de certains spectateurs qui dénient à Jésus la capacité de pardonner les péchés. Il faut un changement clairement perceptible pour vaincre le manque de foi ! Ainsi, dans cet épisode, la guérison est étroitement liée au pardon des péchés et à la conversion. On peut ainsi comprendre le lien entre les miracles de Lourdes et le message donné par la Vierge tel que transmis par Bernadette : Pénitence, pénitence, (...) priez pour les pêcheurs. 

    C'est bien dans cette perspective que nous vivons nos célébrations : elles sont prière pour toutes les guérisons : celle du corps bien évidemment, mais aussi celle du cœur et de l'âme. Dans le contexte compliqué qui est le nôtre depuis 2 ans bientôt, nous savons a quel point, les peurs et les incertitudes, les ignorances et les exaspérations, les décisions maladroites et ambigües ont causé bien des maux de toutes sortes. A l'intérieur de nos familles comme de nos paroisses, dans la vie professionnelle comme dans la vie courante, nos relations humaines ont été abimées, la confiance et le respects ont été affectés, la fraternité a été blessée, et parfois, jusqu'à des divisions irrémédiables. En tout cela, le péché s'est mêlé à la confusion de nos sentiments, de sorte que nous avons bien des guérisons à demander qui sont tout autant des conversions. Et nous avons autant besoin de thérapies que de pénitences pour vivre des réconciliations entre nous et avec Dieu.

    Et c'est pour tout cela que nous prions : guérir nos cœurs, nos amitiés, nos fraternités ; guérir de la défiance, des inimitiés, des rancœurs ; guérir de nos colères et de nos emportements, de nos mépris et de nos aversions. Et bien entendu, guérir de nos irresponsabilités comme de nos peurs irraisonnées ! 

    Guérir nos personnes, mais aussi nos familles, nos paroisses et toute notre Eglise, notre société bien entendu qui semble si profondément divisée ... 

  

 Nous prions par l'intercession de Ste Bernadette qui eut, elle aussi, à connaître les maux que nous affrontons aujourd'hui. Elle eut à assumer les conflits entre les "anti" et les "pro" ; elle eut à vivre des conflits de loyauté entre la promesse faite d'aller à la grotte pendant 15 jours et l'injonction des autorités et de ses parents de en plus y aller ; elle dut faire face aux premières "fake-news", avec les informations parfois loufoques qui circulaient à son sujet,  et jusque dans la presse ; elle eut à vivre avec la rumeur publique et les calomnies qui accusaient ses parents et elle-même de choses et d'autres ; elle fut la victime de mépris de classe bien réel ; elle dut aussi subir la jalousie spirituelle de certaines consœurs dans son couvent de Nevers ... et tout cela, en ayant à gérer les épidémies (choléra) et la maladie (tuberculose et tumeur), la pauvreté matérielle et la misère sociale, et une scolarité qui fut compliqué, chaotique et humiliante après avoir été inexistante ! 

    Et c'est dans tout ce contexte, marqué par l'omniprésence de la croix, que Marie est venue l'appeler à la pénitence et à la prière pour les pêcheurs. C'est bien de ses guérisons là dont il s'agit, les plus urgentes et prioritaires aux yeux de Dieu : guérir de nos péchés : prendre soin de nos vies  éternelles ! C'est pour cela que  nous prions !  Ce qui ne nous empêchera pas d'accueillir dans l'action de grâce un signe éventuel du passage et de l'action de Dieu au milieu de nous !

mercredi 19 janvier : L'abbaye de Fontgombault accueille les reliques de Ste Bernadette

 

Allocution du Très Révérend Père Dom Jean Pateau

Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

(Fontgombault, le 19 janvier 2022)

 

 

Mon Très Révérend et très Cher Père,

Chers Frères et Sœurs,

Mes Très Chers Fils,

 

Après une journée de prière auprès de Bernadette, nous nous retrouvons pour processionner avec elle et nous voulons lui confier nos intentions :

- celles de notre Paroisse et de notre cité : que les fruits visibles et invisibles de cette mission soient abondants en cette terre du Berry pour les familles, nos prêtres, nos communautés.

- n’oubliez pas aussi, ô Bernadette qui avez fait le choix de la vie cachée, qui en connaissez les joies et les difficultés d’intercéder pour les moines qui vous prient. Auprès de vous sont représentées les abbayes de Triors, Randol, Donezan, Wisques et l’abbaye de Fontgombault heureuse de vous accueillir. Qu’à votre prière, Dieu augmente en nous la ferveur de la charité. Que notre fidélité soit sans faille aux professions et aux promesses que nous avons prononcées. Que notre ardeur se renouvelle sans cesse dans cette quête de Dieu, unique objet de nos vies.

- nous vous présentons aussi les intentions de la communauté saint Thomas Becket dont les membres sont en retraite à l’abbaye en ces jours.

- notre prière fait siennes aussi les intentions du Saint-Père et de toute l’Église : le synode qui se poursuit dans sa phase diocésaine, la guérison des victimes d’abus quels qu’ils soient commis par des prêtres et des religieux ainsi que l’amendement et la conversion des coupables, la pacification des cœurs agités autour de la question liturgique. Que le Seigneur envoie aussi toujours plus de missionnaires à sa moisson et que ceux-ci accueillent généreusement son appel.

 

A Lourdes la place des malades est première. Souvenons-nous de tous ceux qui sont atteints et meurent des suites de la terrible pandémie, des familles éprouvées. Souvenons des malades. Je pense aussi à une sœur missionnaire atteinte d’un cancer au Pérou et qui ne dispose pas sur place des médicaments nécessaires aux soins. Intercédez aussi, Ô Bernadette pour ceux qui œuvrent au service de la vie et pour ceux qui sont victimes des péchés contre cette vie qu’ils proviennent des hommes ou des États : tout particulièrement, les enfants dans le sein maternel, les malades ou les personnes âgées.

 

Dimanche dernier, nous avons tous entendu l’Évangile des Noces de Cana. Nous nous souvenons de la parole adressée par Marie aux serviteurs. A propos de son Fils, elle disait : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jn 2,5). Cette parole venait du cœur d’une femme, du cœur d’une mère. Elle a été entendue et a touché le cœur des serviteurs. Et qu’a demandé Jésus ? Remplir d’eau six jarres de pierre. Un geste privé de sens car ce n’est pas d’eau que voulaient les invités... et pourtant de l’eau des jarres, le vin a coulé. L’homme a rempli les jarres d’eau et Dieu a béni le geste de l’homme en donnant à l’eau de devenir du vin.

 A Lourdes c’est Marie qui a parlé. Qu’a-t-elle demandé à Bernadette ?  Allez boire à la fontaine et vous y laver… Vous mangerez de cette herbe qui est là.  » Mais il n’y avait pas de fontaine…, juste un peu de boue et l’herbe n’était guère appétissante. Bernadette a obéi. Et la fontaine a coulé et coule encore guérissant les corps et les âmes.

 Avec les pèlerins de Lourdes, nous allons reprendre les Ave Maria… des paroles qui viennent du Ciel, des paroles dites par un Ange émerveillé de la beauté de celle qu’il salue. Que chaque Ave nous approche du sanctuaire sacré qu’est le cœur de notre Maman du Ciel. Que le doux parfum de sa présence embaume nos cœurs et nos vies ; Plus que les serviteurs de l’Évangile, nous sommes ses enfants. Écoutons la nous redire sans cesse : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jn 2,5).

 

Ave Maria, je vous salue Marie parce que vous êtes ma Mère

Ave Maria , je vous salue ma Mère parce que je suis votre enfant.

Mercredi 19 janvier 6ème jour de la Mission et 5ème jour de la neuvaine : Bernadette, ange du ciel !


 Lorsque, le 3 juin 1858, Bernadette fait sa première communion dans la chapelle de l'hospice, elle est très observée par les fervents des apparitions. Des admirateurs s'épanchent sur leur adulation : « Il fallait la voir, Monsieur l'abbé ! C'est un ange du ciel. Je la vois tous les jours et je n'en suis pas satisfait, car je voudrais sans cesse l'étreindre dans mes bras, elle aussi est une petite rose mystique qui nous enivre de ses parfums d'innocence et de candeur. » Le 16 juillet, fête de Notre Dame du Mont Carmel, Bernadette qui ne voulait pas avoir de permission à demander, ni enfreindre une interdiction quelle qu'elle soit, se sentait néanmoins attirée d'aller prier à la grotte. Sans en parler au reste de sa famille, elle convient avec sa tante, Lucile Castérot, d'enfiler une pèlerine sous laquelle elle se cache. Elles vont dans le pré de Ribère, en face de la grotte, de l'autre côté du Gave. Elles se mettent à genoux pour dire le chapelet. Bernadette dira qu'elle a été comme transportée vers la grotte, « sans plus de distance qu'autrefois », et qu'elle ne voyait que la sainte Vierge qui ne lui a rien dit. Ce fut la dernière apparition sur cette terre.

Prière

Bernadette, tu désirais très fort l'Eucharistie, tu as tout fait pour communier, enfin, au Corps du Christ. Tu aimais adorer le Saint Sacrement, pour unir ta vie à l'offrande de Jésus, le Sauveur. La sainte Vierge a attendu que tu aies fait ta première communion pour t’apparaître une dernière fois. A l'image de Marie, la Femme Eucharistique, inspire-moi ta faim de l'Eucharistie, elle est nourriture, présence et offrande d'amour. Seigneur, éclaire-moi sur ma route et donne-moi la force de dire « oui » quand j'entends tes appels. Seigneur, Tu donnes à chacun une place dans Ton Église. Fais-moi répondre à ma vocation avec la même simplicité et la même générosité que Marie et Bernadette.

Amen.

Notre Père, 10 x Je vous salue Marie, Gloire au Père.


 

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