Mission paroissiale, guérison et pardon ?

         


Au cours de cette mission paroissiale Notre Dame de Lourdes, nous avons célébré le sacrement des malades, qu'une vingtaine de personnes on reçu, et nous allons vivre aussi une veillée de "louanges et de guérisons". Or, à Massabielle, la Vierge-Marie n'a jamais parlé de guérison. Il semble aussi que  Bernadette, malgré son asthme et plus tard, sa tuberculose, n'a jamais demandé sa propre guérison ! Pourtant, il y en a eu, dès que la source fut mise à jour. Et la dévotion populaire des foules ne s'y est pas trompée, puisque très vite, avant même la fin des apparitions, les gens venaient à la fontaine, puiser de l'eau et même l'embouteiller pour la porter à d'autres. Alors que dire que penser à ce sujet ?

    Pour chacune de ces deux célébrations, telle qu'elles ont été prévue dans nos paroisses, le texte de référence est le même. Il s'agit de la guérison du paralytique que l'on fait passer par le toit pour le poser aux pieds de Jésus. Il convient peut-être de le relire, dans l'Evangile selon St Marc, au chapitre 2, versets 1 à 12.

    Tout d'abord, remarquons que la guérisons est le signe visible dune réalité plus profonde et invisible : le pardon des péchés. C'est cela qui semblait urgent, nécessaire et prioritaire à Jésus : offrir à cet homme le pardon de Dieu. La guérison physique n'intervient que dans un second temps, pour répondre à l'incrédulité de certains spectateurs qui dénient à Jésus la capacité de pardonner les péchés. Il faut un changement clairement perceptible pour vaincre le manque de foi ! Ainsi, dans cet épisode, la guérison est étroitement liée au pardon des péchés et à la conversion. On peut ainsi comprendre le lien entre les miracles de Lourdes et le message donné par la Vierge tel que transmis par Bernadette : Pénitence, pénitence, (...) priez pour les pêcheurs. 

    C'est bien dans cette perspective que nous vivons nos célébrations : elles sont prière pour toutes les guérisons : celle du corps bien évidemment, mais aussi celle du cœur et de l'âme. Dans le contexte compliqué qui est le nôtre depuis 2 ans bientôt, nous savons a quel point, les peurs et les incertitudes, les ignorances et les exaspérations, les décisions maladroites et ambigües ont causé bien des maux de toutes sortes. A l'intérieur de nos familles comme de nos paroisses, dans la vie professionnelle comme dans la vie courante, nos relations humaines ont été abimées, la confiance et le respects ont été affectés, la fraternité a été blessée, et parfois, jusqu'à des divisions irrémédiables. En tout cela, le péché s'est mêlé à la confusion de nos sentiments, de sorte que nous avons bien des guérisons à demander qui sont tout autant des conversions. Et nous avons autant besoin de thérapies que de pénitences pour vivre des réconciliations entre nous et avec Dieu.

    Et c'est pour tout cela que nous prions : guérir nos cœurs, nos amitiés, nos fraternités ; guérir de la défiance, des inimitiés, des rancœurs ; guérir de nos colères et de nos emportements, de nos mépris et de nos aversions. Et bien entendu, guérir de nos irresponsabilités comme de nos peurs irraisonnées ! 

    Guérir nos personnes, mais aussi nos familles, nos paroisses et toute notre Eglise, notre société bien entendu qui semble si profondément divisée ... 

  

 Nous prions par l'intercession de Ste Bernadette qui eut, elle aussi, à connaître les maux que nous affrontons aujourd'hui. Elle eut à assumer les conflits entre les "anti" et les "pro" ; elle eut à vivre des conflits de loyauté entre la promesse faite d'aller à la grotte pendant 15 jours et l'injonction des autorités et de ses parents de en plus y aller ; elle dut faire face aux premières "fake-news", avec les informations parfois loufoques qui circulaient à son sujet,  et jusque dans la presse ; elle eut à vivre avec la rumeur publique et les calomnies qui accusaient ses parents et elle-même de choses et d'autres ; elle fut la victime de mépris de classe bien réel ; elle dut aussi subir la jalousie spirituelle de certaines consœurs dans son couvent de Nevers ... et tout cela, en ayant à gérer les épidémies (choléra) et la maladie (tuberculose et tumeur), la pauvreté matérielle et la misère sociale, et une scolarité qui fut compliqué, chaotique et humiliante après avoir été inexistante ! 

    Et c'est dans tout ce contexte, marqué par l'omniprésence de la croix, que Marie est venue l'appeler à la pénitence et à la prière pour les pêcheurs. C'est bien de ses guérisons là dont il s'agit, les plus urgentes et prioritaires aux yeux de Dieu : guérir de nos péchés : prendre soin de nos vies  éternelles ! C'est pour cela que  nous prions !  Ce qui ne nous empêchera pas d'accueillir dans l'action de grâce un signe éventuel du passage et de l'action de Dieu au milieu de nous !

 

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