carême 2023

De la Chaire de St Pierre au Mercredi des Cendres

             


            Hasard du calendrier, cette année 2023 nous célébrions la fête de “la chaire de St Pierre” le soir du “mardi-gras”. C’était pour nos paroisses l’occasion de vivre la 15° étape de notre “pélé-clocher” à Tournon-St-Pierre. La messe fut suivie d’un verre de l’amitié offert par madame le maire dans la salle des fêtes, puis d’un repas partagé avec ceux qui souhaitaient prolonger la soirée.

Et cette heureuse concordance des fêtes dans le calendrier liturgique 2023, nous permet peut-être de considérer le carême qui s’inaugure dans une perspective d’une grande actualité : celle de la “refondation” de notre Eglise et de nos paroisses !



 L’Evangile d’hier (Mathieu, 16, 13-19) nous fait écouter la question de Jésus à ses disciples, « Et vous, Que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? ».  Si la foule a déjà émis des assertions à ce sujet, avec une variété de réponses, seule la réponse donnée par Pierre est agréée par Jésus. Or cette réponse ne vient pas de l’imagination de Pierre, ni de ses spéculations philosophiques, ni de ses déductions intellectuelles, mais bel et bien d’une expérience spirituelle forte : celle de la Révélation. Et Jésus de dire : « Heureux es-tu Simon, fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est au Cieux. »

 Ainsi, le “pour vous” de la question ne fait pas de la subjectivité des personnes une référence normative.  Elle interroge chacun, à partir de sa propre expérience certes, mais pour mettre en valeur celle des réponses qui est en adéquation avec la Révélation. Et c’est cette adéquation avec la Révélation qui constitue le fondement solide et fiable de l’Eglise : « (…) tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirais mon Eglise (…) »

               C’est en cela que la fête de la chaire de St Pierre, célébrée ce “mardi-gras”,  peut donner une perspective à notre carême. Dans cette époque de “Synode sur la Synodalité”, ou nous sommes invités en quelque sorte, à “refonder” l’église et nos paroisses sur des piliers solides et fiables, l’Ecriture Sainte nous redit ce qu’il en est à ce sujet. Le fondement de l’Eglise, ce n’est pas une structure de gouvernance issue de nos imaginations, une organisation influencée par les modes sociétales du moment, ou les priorités pastorales de chacunes de nos sensibilités et de nos styles. Le fondement de l’Eglise, c’est la Révélation qui nous le dévoile, en termes de foi d’espérance et de charité.

             L’histoire et la tradition en témoignent d’ailleurs. Ceux qui ont transformé l’Eglise de l’intérieur, ceux qui (pourrait-on oser dire) ont évangélisé et re-évangélisé l’Eglise, ce sont ceux qui ont montré l’exemple de leur propre conversion par un retour au cœur de l’Evangile, aux fondamentaux de la vie chrétienne : la prière fervente et la célébration des sacrements, l’écoute de la Parole de Dieu et sa prédication, jusqu’à sa mise en pratique dans une charité concrète et active.  Pensons par exemple à la figure de St François d'Assise. N’est-ce pas d’ailleurs la promesse faite par le prophète Isaïe dans l’office des lectures de ce mercredi des Cendres, lorsqu’ après avoir énuméré bien des œuvres de charité, il affirme : « (…) On rebâtira grâce à toi les dévastations du passé, les fondations laissées de génération en générations, tu les relèveras(…) » (Isaïe 58, 12)

              Alors faisons de ce carême un temps de retour véritable à l’essentiel, dans un acte de foi, et, soyons en sûr : la conversion de l’Eglise, la transformation de nos paroisses nous seront données au gré de nos conversion personnelles et de nos changements vie authentique !

                                   Ensemble, revenons à Dieu ! Bon Carême.

                                                                                                       Père Patrick Guinnepain, curé.


 

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