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Sur les pas de Jeanne d'Arc (retour au Puy du Fou)

Mardi 9 mai, l'anneau de Sainte Jeanne d'Arc a été restitué au Puy du Fou que nous remercions vivement pour nous l'avoir prêté lors de ces quelques jours.






Sur les pas de Jeanne d'Arc (Nouvelles photos disponibles)

Ce lundi 8 mai marque le dernier jour de notre mission paroissiale "sur les pas de Jeanne d'Arc". Nous vous proposons quelques photos prises à cette occasion au cours de ce pèlerinage à Fontgombault, Bourges, Mehun sur Yèvre et Le Blanc.

Nouvelles photos disponibles. Merci aux différents contributeurs. 




Les photos ne sont plus consultables sur un album unique (celui-ci ne sera plus disponible dans la matinée). Elles sont désormais visibles sur 4 albums différents ci-dessous :

Si vous avez pris des photos au cours de ce pèlerinage et souhaitez agrémenter nos albums photo, vous pouvez nous les transmettre à l'adresse suivante communication.paroisse.lbtsm@gmail.com

Mise à jour du 10/05/2023





Jeanne d'Arc et Sainte Thérèse

Jeanne d'Arc et Sainte Thérèse


 

Thérèse admirait beaucoup Jeanne d'Arc qui fut déclarée " Vénérable" en 1894. Elle veut l'imiter dans ses grands désirs... Jeanne; coeur de feu, âme de guerrier... Ce feu de l'amour qui consume Jeanne va influencer Thérèse

 

 

 

 

Sainte Thérèse nous dit...

" Lorsque je commençais à lire l'histoire de France, les exploits de Jeanne d'Arc me ravissaient. Je sentais en mon âme le désir et le courage de l'imiter. Il me semblait que le Seigneur me destinait aussi à de grandes choses. Je ne me trompais pas, mais au lieu de voix voix du ciel m'invitant au combat, j'entendit, au fond de mon âme, une voix plus douce, plus forte encore, celle de l’Époux des Vierges qui m’appelait à d'autre exploits, à des conquêtes plus glorieuses, et, dans la solitude du Carmel, j'ai compris que ma mission n'ait pas de faire couronner un roi mortel, mais de faire aimer le Roi du Ciel"

 

 « Dieu, premier servi »

Pour les époux Martin ( les parents de Sainte Thérèse), ce qui est à César et ce qui est à Dieu était très clair. Messire Dieu, premier servi, disait Jeanne d'Arc. Les Martin en ont fait la devise de leur foyer : chez eux Dieu avait toujours la première place dans leur vie. Madame Martin disait souvent : Dieu est le Maître.

 

 


 

 




Mission paroissiale sur les pas de Jeanne d'Arc

."Sur les pas de Jeanne d'Arc en Berry" ça commence aujourd'hui ! 

 

 

 

Hier, l'équipe de coordination est allée au Puy du Fou qui nous confié la précieuse "relique". 

 

 

 

 

 

 

Un objet historique qui nous rappelle que notre Foi chrétienne ne repose pas sur des légendes issues de l'imagination des hommes, mais sur la Révélation d'un Dieu qui s'engage dans le concret de l'histoire humaine, jusqu'à prendre chair de notre chair. Et de siècles en siècles, il ne cesse de prendre corps au cœur de l'humanité pour ordonner l'histoire au Salut de tous les hommes et de tout l'homme.




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Le pèlerinage commence dès ce samedi à l'abbaye de Fontgombault avec une messe votive à 10h00.

Plus de détails sur le programme ici : Page "Anneau de Jeanne d'Arc"










3 repères spirituels (suite)

2 – équilibrer action et contemplation  :

         Témoin d’un Dieu qui s’engage et s’incarne dans les tourments de l’aventure humaine, Jeanne se fait servante de la conversion de l’Histoire pour qu’elle puisse redevenir une Histoire du Salut. Mais renverser le cours dramatique de l’Histoire  pour réordonner celle-ci au dessein salvifique de Dieu, n’est à la portée que de Dieu lui-même. Et pour devenir servante d’un tel projet, l’on devine que Jeanne dû surmonter les mêmes et légitimes timidités qui furent celles de Moïse au buisson ardent : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? » (Ex 3, 10). Nous connaissons la suite de cette conversation : Moïse dit encore au Seigneur : « Pardon, mon Seigneur, mais moi, je n’ai jamais été doué pour la parole, ni d’hier ni d’avant-hier, ni même depuis que tu parles à ton serviteur ; j’ai la bouche lourde et la langue pesante, moi ! »  Le Seigneur lui dit : « Qui donc a donné une bouche à l’homme ? Qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, le Seigneur ? Et maintenant, va. Je suis avec ta bouche et je te ferai savoir ce que tu devras dire. » (Ex4, 10-12). Ainsi donc, Jeanne, comme Moïse en son temps, va vivre l’expérience de l’inspiration pour être en capacité d’accomplir sa mission. Cela suppose que la vie active soit préparée et commandée par une vie contemplative. A en croire ses contemporains et à la croire elle-même, cette articulation exemplaire entre action et contemplation se noue dans son rapport à ses voix et aux sacrements.  Alors qu’en est-il à ce propos, et qu’est-ce que cela peut nous dire aujourd’hui ? 

2, 1 - A l’écoute des voix :

Lors du procès de réhabilitation, les témoignages des habitants de Domremy décrivent Jeanne comme une fille de son temps, reconnue comme pratiquante assidue selon les critères de l’époque. Dans son ouvrage intitulé  “Jeanne d’Arc, par elle-même et par ses témoins”, Régine Pernoud cite, entre autre, la déposition d’un laboureur de 44 ans, Simonin Musnier, qui raconte : « J’ai été élevé avec Jeanne la Pucelle à côté de la maison de son père. Je sais qu’elle était bonne, simple, pieuse, craignant Dieu et ses saints ; elle allait souvent et volontiers à l’église et aux lieux saints, soignait les malades et donnait l’aumône aux pauvres ; cela je l’ai vu, car j’ai été moi-même malade et Jeanne venait me consoler (…) ». Les autres témoignages concordent pour la décrire comme une fille de prière, d’une prière simple, mais fervente, apprise en famille et vécue en Eglise.  Ainsi, celui d’un autre laboureur qui fut son camarade d’enfance, un certain Colin de Greux : « Elle allait volontiers à l’église, comme je l’ai vu, car chaque samedi après-midi, Jeanne, avec sa sœur et d’autres femmes, allait à l’ermitage de Notre-Dame de Bermont et portait des cierges ; elle était très dévote envers Dieu et la bienheureuse Vierge, au point qu’à cause de sa piété, moi-même, qui était jeune alors et d’autres jeunes gens, nous la taquinions(…) ».

Familière de Dieu, habituée à la prière, Jeanne a 13 ans en 1425, lorsqu’elle “entend des voix” qui lui parlent de la part de Dieu. Le 22 février 1431, au cours de la seconde audience publique de son procès, elle explique : « Quand j’eus l’âge de 13 ans, j’eux une voix de Dieu pour m’aider à me gouverner (…) ». Au fil de l’entretien elle précise que la voix « (…) m’enseigna à bien me conduire, à fréquenter l’église. Elle me dit qu’il était nécessaire que je vinsse en France. »  A Jean Beaupère, (l'un de ses juges et amis personnel de l'évêque Cauchon), qui continue de la questionner, elle dit un peu plus tard au cours d’une explication : « Alors j’avais fréquemment mes voix, avec celle dont  j’ai déjà fait mention. » (p. 40) Ainsi apparait un passage du singulier au pluriel, qui permet au fil du procès de distinguer ce que son interrogateur appelle “la voix qui vient à vous”, une voix singulière et particulière qui conseille personnellement Jeanne dans ce qu’elle à dire et à faire. Et des voix plurielles identifiée le 24 février lors de la troisième audience publique :

Jean-Beaupère l’interroge en demandant :  «Etait-ce voix d’ange qui vous parlait, voix de saint, de sainte ou de Dieu sans intermédiaire ? » D’une réponse à l’autre, Jeanne s’explique en précisant : « c’est la voix de Sainte Catherine et de sainte Marguerite. (…) je sais bien que ce sont elles, et je les connais bien l’une de l’autre. Je les connais par le Salut qu’elles me font. Il y a bien sept années qu’elles m’ont prise pour me gouverner. Je les connais parce qu’elles  se nomment à moi. (…) j’ai eu aussi confort de Saint Michel. (…) ce fut Saint Michel que je vis devant mes yeux. Et il n’était pas seul, mais bien accompagné d’ange du ciel. »

Mais, juste avant ces précisions, (p 65) Jeanne a pu évoquer des difficultés ponctuelles de compréhensions “des voix”. Au cours de la conversation, elle dit en effet à propos de la voix et d’un sujets particulier : « je ne la comprenais pas bien, et ne comprenais chose que je puisse répéter jusqu’au retour en ma chambre. » Elle réaffirme plus loin n’avoir pas bien comprise sa voix à propos d’une autre question,  avant de dire, pour justifier un refus de répondre : « sur aucuns points, j’ai eu conseil ; et sur aucuns on pourra me demander réponse, sur quoi je ne répondrai pas sans congé. Et si je répondais sans congé par aventure, je n’aurais pas les voix en garant. Quand j’aurais congé de Notre Seigneur, je ne craindrais pas de parler, car j’aurai un bon garant. »

Cela signifie que l’encouragement plusieurs fois réitéré “des voix” à “répondre hardiment” à ses juges ne signifie pas pour Jeanne d’avoir à réagir sur le fait ni à rétorquer du tac au tac. Son sens de la répartie, devenu légendaire, n’est pas une imprudence qui s’octroierait l’économie d’un temps de réflexion.  Dans les tumultes de son temps, Jeanne défend et protège la nécessité de la durée pour un bon discernement.

En cela, Jeanne se révèle configuré à l’humilité du Christ prophète, dont l’évangile de Jean nous transmet les propos suivants : 

Alors, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ; et celui qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé. Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour. Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé : le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ; et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc, ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit. » (Jean 12, 44-50)

Cette déontologie de la prise de parole publique, qui conduit Jeanne comme Jésus à s’effacer derrière celui qui les envoie, en se donnant les moyens d’authentifier ce qu’ils disent comme provenant bien d’un autre qu’eux-mêmes, s’enracine dans le souci constant de l’écoute. A ce sujet, la lecture du procès nous permet de constater ce que l’on pourrait désigner comme un sens profond de la responsabilité prophétique chez Jeanne. En toute franchise et simplicité, elle évoque quelques fois des difficultés à comprendre ses voix, et la nécessité d’un délai de discernement pour vérifier, clarifier et authentifier ce qu’elle perçoit. Il lui arrive d’ailleurs d’exiger que ce délais lui soit accordé, non pas comme stratégie de défense, mais plutôt comme durée nécessaire à un discernement dans l’Esprit. De fait lorsqu’au cours de l’interrogatoire du 24 février 1431, Jean Beaupère lui demande : « la voix vous a-t-elle défendu de dire révélations ? », Jeanne avoue son ignorance à ce sujet et demande un report de la réponse en disant : « De cela, je n’ai pas été conseillée ? Donnez-moi délai de quinze jours et je vous répondrais sur cela. Si la voix me l’a défendu, que voulez-vous y redire ? »

Jamais, Jeanne ne se laisse presser par ses juges et ne confond vitesse et précipitation.  Là encore, il semble se rejouer une page d’Evangile, précisément celle de la visite de Jésus chez Marthe et Marie. St Luc la raconte comme suit :

    Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quand à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Luc 10, 38-42)

Dans ce récit se joue l’appel à établir un juste rapport entre action et contemplation. Jésus subordonne la première à la seconde, et face à Marthe, il défend la part de la vie de Marie consacrée à se tenir à ses pieds pour écouter sa Parole. C’est exactement l’attitude que Jeanne adopte au cours de son procès. En différant ses réponses pour se donner le temps d’en recevoir l’inspiration, elle protège coûte que coûte la part de son temps consacré à se tenir en présence de Dieu pour écouter sa Parole. Et pour être femme de Parole, il faut que Jeanne, en Christ, soit d’abord femme d’écoute. Et dans ce primat de l’écoute des voix, dans ce refus d’être à elle-même sa propre référence, s’équilibre un juste rapport entre action et contemplation.


 

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