2ème station : l'arrestation de Jésus

 Au préalable, lire l’évangile selon Saint Marc, chapitre14, versets 43 à 50, (Mc 14, 43-50), et prendre le temps de contempler l’image :

    La nuit de Getsémani est sombre et pleine de confusion. Il fait noir, il y a beaucoup de monde, il s’agit de ne pas se méprendre sur la personne. Alors Judas imagine l’ignoble stratagème : un geste d’affection fraternelle accompagné d’une parole de respect, et qu’il pervertit en dénonciation calomnieuse d’un coupable. C’est le règne de l’hypocrisie, tellement dénoncée par les prophètes et jusqu’à Jean-Baptiste. Car de fait, avec une telle duplicité, l’Homme bascule dans l’anti-sacrement, l’anti Parole, où les mots et les signes font le contraire de ce qu’ils disent. C’est l’exact contraire du Verbe de Dieu qui est la vérité ! Avec la fourberie de Pilate, l'Homme bascule dans "l’anti-sacrement", l’anti Parole, où les mots et les signes font le contraire de ce qu’ils disent. Il n’y a plus de cohérence, c’est la nuit du mensonge et de la confusion.

     A l’image, nous contemplons le Christ sur qui se pose une main. Et dans l’image, surgit le vis-à-vis de ces deux mains : celle, du Christ, bien ouverte en hauteur et qui tend vers le ciel, comme pour un salut où une bénédiction ; et la main, plus basse, qui se referme, et qui appuie comme pour maintenir à terre. Non pas une de ces mains tendues vers un frère à secourir, non ! Mais bien une de ces mains qui accapare et s’empare, de ces mains captatrices et dominatrices, qui s’approprient l’autre comme un bien. Avec cette maudite main-basse qui agrippe c’en est fini de la liberté de Jésus : on a mis la main sur lui, et c’est pour le conduire vers une mort certaine !

     Mettre la main sur le Christ, c’est emprisonner le Verbe de Dieu en pervertissant la Parole, en entrant dans le règne du mensonge et de la confusion avec des gestes dénaturés, ou des argumentaires aussi. Il en va ainsi de tous les fondamentalismes qui s’emparent de l’Ecriture Sainte pour justifier leurs propres intérêts, de ceux qui asservissent l’Evangile et l’Eglise à des réflexes identitaires de mauvais alois. Nous faisons main-basse sur Jésus lorsque nous sélectionnons seulement ce qui correspond à nos idéologies dans ce qu’il dit et fait, en laissant de côté tout ce qui pourrait nous remettre en cause. Et de même, lorsque nous déployons une réelle malhonnêteté intellectuelle en allant chercher dans les propos du magistère de l’Eglise que ce qui correspond à nos idées, en oubliant ce qui pourrait nous déranger et bousculer. Nous faisons main-basse sur le Christ lorsque nous abusons des citations de l’Ecriture pour justifier n’importe quelle attitude ou revendication, lorsque nous avons l'attention et la mémoire sélective, à ne retenir que ce qui nous convient.

    Et le Christ rejoint tous ceux que dont on manipule la réflexion et le jugement, par d'hypocrites arguties, pour promouvoir des idéologies mensongères ou des causes fallacieuses. Il rejoint tout ceux qui ne savent plus à qui se fier, tous ceux qui dans le grand marché des avis et opinions se désespèrent de pouvoir trouver une vérité et de construire une confiance. Le Christ dénoncé par Juda rejoint toux toutes les victimes de trahisons !

        Et les disciples s’enfuient, comme chacun de nous lorsque nous désertons les lieux de combats ou l’Evangile est en jeux, lorsque pour protéger une réputation ou des relations, nous taisons notre identité chrétienne et nos convictions. 
 

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