En ce jour où nous accueillons
solennellement les reliques de Ste Bernadette (3ème jour de la
Mission), la liturgie du deuxième dimanche du temps ordinaire nous donne à
méditer le récit des Noces de Cana (évangile de Jean, chapitre 2, versets 1 à
11). Un concours de circonstances dans lequel nous pouvons reconnaitre un signe
de la providence, puisque cet épisode nous donne à contempler Marie, dans sa
relation à son Fils et aux serviteurs. Et ces deux relations en disent long sur
le sens de notre Mission Paroissiale. Plus encore, elles nous offrent un modèle
pour disposer nos cœurs et ajuster nos dévotions.
De fait, Marie se révèle capable d’infléchir le cœur de son Fils, qui lui dit pourtant que ça n’est pas le moment, (« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » ). Mais finalement, il consent à accéder à sa demande, de sorte que l’intercession de la Vierge Marie obtient ce qu’elle requiert. Nous sommes ainsi invités à ne pas avoir peur de prier Jésus-Christ par l’intercession de sa mère !
Mais Marie, est également celle qui incite
les serviteurs à se tourner vers son
Fils en leur disant : « Tout
ce qu’il vous dira, faites-le. ». Ce faisant, elle nous redit deux
choses essentielles pour bien vivre notre semaine de prière et de mission :
D’abord, que le cœur de notre Foi, et donc
le centre vers lequel s’oriente nos dévotions, ce n’est pas elle, mais son Fils
Jésus-Christ. Marie est là pour éveiller
notre attention à la Parole de son Fils, le Verbe de Dieu qui s’est fait chair,
et qui est l’unique Sauveur. C’est lui la Parole du Salut, lui qui nous délivre
de tout mal et de toute mort. Marie, sait peut-être qu’elle est médiatrice de
toute grâce, ce qui explique son intercession insistante au jour des noces de
Cana. Mais elle sait probablement qu’elle n’est que la médiatrice de toute
grâce ; car la grâce de Dieu, l’unique
grâce, c’est son Fils Jésus-Christ, mort et ressuscité pour notre Salut. Et tout vient de lui, tout est en lui, tout
est pour lui !
Ensuite, parce que Marie, non seulement
nous converti à son Fils, mais vient aussi ajuster notre prière. En disant :
« Tout ce qu’il vous dira,
faites-le », elle semble anticiper mystérieusement le “que ta volonté soit faite” du Notre
Père. Elle ne nous envoie pas vers Jésus pour lui adresser nos demandes afin qu’il
y réponde, mais bel et bien pour que nous, nous écoutions les demandes de son
Fils afin de les exaucer : « Tout
ce qu’il vous dira, faites-le. » En cela, elle retourne (converti) notre
prière, et d’emblée, en ces premiers jours de mission, nous voilà recentrés sur
l’essentiel : à l’école de Marie, avec l’humilité de Bernadette, nous
convertir au Christ pour écouter sa parole et la mettre en Pratique.
Bien sûr, cela ne disqualifie pas toutes
les demandes que nous avons à faire monter vers le ciel. Il nous faut prier,
les uns pour les autres, sans aucune hésitation ni retenue. Mais souvenons-nous
que la prière n’est pas un monologue à sens unique. Dieu aussi à des choses à
nous dire, et si la prière est dialogue, elle suppose autant d’écoute que de
paroles.