édito du 28 -11-2021 - Paroisse Sainte Jeanne-Elisabeth et paroisse Saint Martin

28 novembre 2020

édito du 28 -11-2021

Entrée en Avent :

L’Evangile de ce jour, nous annonce la venue du “Fils de l’Homme”, un des titres que Jésus s’attribue lui-même et sur lequel nous étions déjà invités à méditer la semaine passée en la fête du Christ Roi. Et nous pouvons poursuivre cette méditation pour entrer en Avent.

Dans le livre de Daniel, le “Fils de l’Homme” est une expression qui désigne non pas un individu, mais un personnage collectif. Il s’agit du Peuple d’Israël, à qui est confiée la “royauté” et la “domination”, comme en atteste sans aucune ambiguïté possible le chapitre 7, verset 27 : « La royauté, la domination et la puissance de tous les royaumes de la terre, sont données au peuple des saints du Très-Haut. Sa royauté est une royauté éternelle, et tous les empires le serviront et lui obéiront. »

Et si Jésus s’attribue à lui-même le titre de “Fils de l’Homme”, figure du Peuple d’Israël, du peuple de Dieu dans l’Ancien testament, c’est peut-être pour nous inviter à y voir la préfiguration de l’Eglise, assemblée des baptisés qui devient corps du Christ par le mystère de l’Eucharistie. La venue du “Fils de l’Homme” peut s’interpréter comme l’avènement du Christ ressuscité, en son corps qui est l’Eglise et dont nous sommes les membres. Et la liturgie de la parole évoque et annonce ainsi un évènement bien contemporain, éminemment ecclésial et, (osons-le dire), paroissial !

Un évènement qui nous interroge et, ce faisant, résonne comme un appel urgent à la conversion. Le Christ est venu, il reviendra, et aujourd’hui encore, il advient au cœur de ce monde en son corps qui est l’Eglise. La promesse de l’Avent, est celle d’une Eglise qui advient au cœur du monde comme un signe de Salut ; promesse de communautés chrétiennes, membres du corps du Christ, qui apparaissent au sein des sociétés humaines comme des lieux d’espérance et des raisons d’espérer. Ainsi l’Evangile de ce jour prend toute son actualité, tout comme le “synode sur la synodalité”.

Dans ce monde inquiet jusqu’à l’angoisse des crises qui le traversent, dans nos sociétés humaines abimées, au milieu des hommes et des femmes de ce temps anxieux et tourmentés par les défis de l’avenir, quel visage d’Eglise voulons-nous faire apparaitre ? Que faire voir du “corps du Christ” à nos contemporains ? Comment nous convertir à devenir ensemble le “Fils de l’Homme”, ce peuple de saints dont le Christ est la tête ? Ce peuple qui, (pour reprendre l’expression de la première lecture de ce jour : Jr 33, 14-16),  accomplit en faveur de l’humanité la “parole de bonheur” adressée par Dieu à son peuple ?

Et pour cela, comment nos communautés chrétiennes, blessées et abîmées, défigurées et découragées parfois par les scandales à répétition qui surgissent dans les médias ces derniers mois, comment nos paroisses peuvent redevenir des maisons sûres, des familles accueillantes,  fraternelles et aimantes où chacun de réjouit de voir l’autre prendre sa place ?

De quoi sommes-nous en Avent ? N’est-ce pas d’une Eglise transfigurée, ne cessant jamais de chercher dans la conversion, sa configuration la plus juste au corps du Christ ? N’est-ce pas ce chemin de conversion que le Synode cherche à explorer pour donner à voir le “Fils de l’Homme”, le Christ en son Eglise, qui vient apporter le Salut et l’Espérance au cœur des vicissitudes de l’existence ?

Votre curé : Père Patrick